Pour les six familles relogées d’urgence au Village Corail, la situation s’est considérablement compliquée depuis vendredi. Les services municipaux affirment qu’une solution a été proposée et exigent désormais qu’elles libèrent les lieux. Mais les familles tiennent un tout autre discours et refusent de partir. A 9h30 ce matin, une marche solidaire est organisée à Saint-Denis pour ces mères de famille. Jean-François Fromens, qui les soutient, souhaite que l’Etat intervienne pour régler la situation.
Exaspérées d’attendre un logement social, sept mères de famille ont illégalement investi des habitations du bailleur social de la Sédré il y a plusieurs semaines à l’Eperon. Alertée sur la situation difficile de ces familles, la mairie avait alors réagi et un protocole d’accord a été passé entre la mairie et les Saint-Pauloises en souffrance.
Dans ce "contrat" écrit conclu entre les deux parties, les familles sont autorisées à résider gratuitement au village vacances de l’Ermitage jusqu’à ce qu’une solution pérenne leur soit proposée dans un délai maximum de 2 mois.
A l’heure actuelle, la présence des familles empêche le village vacances d’honorer des réservations qui avaient été faites et la situation s’enlise. Les services municipaux du logement à Saint-Paul affirment qu’ils ont soumis des propositions, qui ont été refusées. En conséquence, ils exigent le départ immédiat des familles. Pour Jean-François Fromens, président de l’Association Départementale contre l’Exclusion et la Précarité qui accompagne leur combat : "le dialogue est totalement rompu avec la mairie"."La mairie veut les expulser mais elles ne sont pas entrées illégalement ici, il faudrait une décision de justice pour les forcer à partir", souligne t-il.
Le président de l’Adep conteste également les affirmations de la mairie. "Tout ce qu’on a proposé à ces familles, c’est une autre solution temporaire dans une maison associative de Saint-Pierre et ce pour un nouveau délai de deux mois". Or, les enfants étant scolarisés au Guillaume, les mères ne veulent pas de nouveau déménager pour une courte période. "Aucune réelle solution ne leur a été apportée et en faisant ainsi pression sur elles, la mairie ne respecte pas le protocole établi", assène t-il.
Jean-François Fromens dénonce également des méthodes indignes et "grotesques" pour les contraindre à s’en aller. Ce week-end, la tension semble être montée d’un cran. Depuis vendredi dernier, la direction du VVF exige que les familles payent leur séjour et leur nourriture au même titre que les vacanciers. A raison de 84 euros la nuit et de 25 euros le repas, les familles ne peuvent assumer un tel coût.
Déterminées à ne pas partir sans solution durable, elles ont décidé de rester coûte que coûte. L’ambiance est devenue "intenable" au VVF selon J.F Fromens : "Des vigiles les empêche de se rendre au réfectoire et elles ne peuvent plus s’absenter pour s’approvisionner car sinon on les délogerait tout de suite. Leur droits, et notamment leur droit au logement, sont bafoués".
Ce matin, les familles ont donc décidé d’agir pour sortir de l’impasse. A 9h30, une marche solidaire est organisée de la caserne Lambert à la Préfecture à Saint-Denis. Puisque le dialogue avec la mairie n’est plus possible, les familles ont décidé d’interpeller les services de l’Etat pour régler la situation. Une motion sera déposée à la préfecture.